Réalisé par le cabinet Coe-Rexecode, le rapport sur “les conditions du déploiement de l’internet haut débit” ne dresse pas un bilan flatteur du développement de la fibre optique en Europe : celle-ci ne comptait en juin 2011 que 4% du nombre total d’abonnés à la fibre optique (Europe de l’Ouest), contre 11% pour l’Europe de l’Est, 11% pour l’Amérique du Nord et... 73% pour l’Asie-Pacifique. Le bilan n’est guère plus flatteur pour la France. Avec un taux de pénétration de 5% seulement, l’Hexagone se classe à la 23ème place (sur 27) du classement des pays raccordés à la fibre, loin derrière le Portugal et la Slovaquie.
Trois causes principales, selon les auteurs : d’une part, les Français se contentent pour l’instant des performances de l’ADSL. D’autre part, l’instabilité de la réglementation relative au déploiement jusqu’en 2011 a freiné les ardeurs des opérateurs à l’égard des “investissements-fibre”. Troisième cause : le déséquilibre économique entre les opérateurs de réseaux, et les acteurs “Over the top” (Facebook, Youtube...). Les premiers font valoir que les seconds suscitent une consommation data exponentielle, alors même qu’ils ne participent pas au financement des réseaux.
Les auteurs avancent plusieurs pistes intéressantes pour “donner faim” au consommateur, multiplier les usages possibles et booster les investissements : “des offres fortes et claires dans les domaines du e-learning, de l’informatique distribuée, des visioconférences, de la TV HD, et de la téléprésence pourraient pour augmenter la demande pour la fibre”, souligne Stéphane Ciriani, économiste chez Coe-Rexecode.