Les fabuleux progrès des 80 dernières années en matière d'informatique, de réseaux et de chiffrement ont bien souvent été le fruit de la collaboration entre les militaires, les académiciens et occasionnellement, des entreprises privées. Ces technologies, qui ont permis de changer la manière dont l'humanité interagit, ont également créé de nombreux points de friction entre les autorités militaires, souhaitant en limiter l'utilisation à des fins sécuritaires, et les défenseurs des droits de l'homme qui en ont vite compris l'intérêt.
Je voudrais donc rappeler que chacun est devant ses responsabilités. Il n’y a pas un député qui n’ait eu entre ses mains tous les éléments pour comprendre que le projet nous fait basculer dans l’ère de la surveillance et de la suspicion généralisée. [...] Alors oui, nous vous compterons un par un. Nous garderons la mémoire de ceux qui sont auront su s’opposer à ce texte par leur vote et pas seulement par leurs mots. Quant aux autres, le triste devenir de la société de surveillance et de suspicion sera leur fait, à chacun d’entre eux. Ils ne pourront pas dire : « nous ne savions pas »
Comme vous le savez sûrement, la FCC (Federal Communications Commission) des USA a voté en faveur de la neutralité d’Internet aux USA. Aussitôt, les telcos (opérateurs) US se sont élevés pour dire, en substance, que c’était une stupidité qui allait les empêcher de facturer plus cher, de mettre en place des priorités, et “donc” — je leur laisse la responsabilité du lien de causalité supposé — d’innover [alors qu'on peut démontrer, comme je l'ai fait ici, l'inverse d'un point de vue rationnel, et a fortiori quand on regarde l'histoire du Minitel tué par Internet et la loi de Moore] Pour expliquer à nouveau pourquoi ils disent à nouveau des bêtises, il est intéressant de revenir sur différents épisodes similaires qui ont marqué l’histoire des réseaux de données.
Au moment de rédiger cet article, j’ai eu une pensée compatissante pour le traducteur qui le réécrirait en français. « Spam » renvoie à un assemblage hétéroclite de néologismes et de pur charabia qui emprunte à la fois à l’informatique, à l’ingénierie de la protection, au droit pénal, au crime (amateur ou organisé) et à la poésie d’une Toile polyglotte gavée de jargon anglo-saxon. S’y côtoient pêle-mêle des notions absconses comme « empoisonnement bayésien » (l’art de contourner ou de corrompre les filtres antispam), « botnets » (réseaux de « machines zombies ») ou « linkbaits » (des liens sournoisement conçus pour stimuler le désir de l’internaute de cliquer dessus). Souvent, ce langage hautement savant évoque davantage des onomatopées de bande dessinée qu’un redoutable fléau planétaire : « sping » (contraction de « spam » et de « ping », qui désigne une requête envoyée d’un ordinateur vers un autre), « splog » (contraction de « spam » et de « blog »), « lulz » (trait humoristique cruel)... Tenter de décrire l’industrie du spam revient au fond à importer l’argot des brigands et des coquillards dans la technosphère du XXIe siècle, à connecter la cour des miracles au très haut débit. Imaginez François Villon avec une souris à la main, et vous commencerez à avoir une idée de ce qui vous guette.
Créé au début des années 1990 en Europe par Tim Berners-Lee, le world wide web a commencé à toucher le grand public en 1994 : retour à l'époque des modems US Robotics 14400 b/s, de Trumpet Winsock, du navigateur NCSA Mosaic et des débuts de Yahoo!
Pierre Col
L’origine médiévale de l’hyperlien, des pointeurs et des smileys
avril 19, 2013
Le second manuscrit que nous présentons dans une vitrine à réalité augmentée pour l’exposition « Le lecteur à l’oeuvre » est une copie du XIVe siècle produite à Bologne d’un texte juridique de l’empereur byzantin Justinien Ier. Sa décomposition révèle d’étranges surprises et nous invite, comme pour le Guido delle colonne à un voyage dans le temps. Je me base pour ce billet sur le texte de Valérie Hayaert (à paraitre dans le livre le lecteur à l’oeuvre chez Infolio) qui s’appuie elle-même sur certaines conclusions d’Élisabeth Pellegrin (1982, pp. 195-198.). Et toujours un grand merci à Radu Suciu qui me guide dans la compréhension dans ces mondes des manuscrits médiévaux.
L’empereur Justinien a opéré au VIe siècle un grand travail de réorganisation législative. Au fil des siècles, les différents régimes avaient complexifié le droit romain primitif. Les juristes du Justinien ont procédé à une simplification, une modernisation et une uniformisation du code juridique de l’empire. Ce nouveau code a subsisté pendant de nombreux siècles comme base du droit. La page que nous présentons se présente sous la forme d’une mise en page complexe, comportant de multiples blocs de textes. Le texte juridique de Justinien est au centre de la page, présenté en deux colonnes. Le texte est accompagné de lettrines, mais surtout plusieurs signes qui, dans les marges, viennent aider la lecture.
This guide seeks to take you on the adventure of the changing packet, and how it has survived over the past four decades of networking hardware and computer software. The Internet started in the late 1960s as ARPANET.
(Via Tiger-222)
In the mid 1990's many people were on line, but the internet and the world wide web were still a new phenomenon. This program looks at the new open world of the web. Demonstrations include Eudora, Anarchy, the WELL, WinCIM, InterACT.net, and HoTMetal Pro HTML Editor. Guests include New York Times technology writer John Markoff. Also features a profile of the band Severe Tire Damage, the first band to ever perform live over the internet. Originally broadcast in 1995.
Ce 22 mai 2013, l’ingénieur Robert Metcalfe a célébré à sa façon les quarante ans de son invention : le protocole Ethernet, qui permet de relier des ordinateurs en réseau.
Si vous pouvez lire ces lignes, c’est probablement un peu grâce à lui. Le protocole Ethernet – qui donne son nom au fameux câble, souvent de couleur jaune, qui relie votre ordinateur de bureau au serveur de votre entreprise – fête ses quarante ans. Le 22 mai 1973, Robert Metcalfe, alors ingénieur au Xerox Parc de Palo Alto, écrivait un mémo à ses patrons pour les alerter sur le potentiel d’un nouveau "protocole de réseau local à commutation de paquets". Ethernet – aussi connu sous le nom de standard IEEE 802.3 - était né. Cette technologie, qui a connu de nombreuses mutations, a rapidement supplanté d’autres standards de réseau local, comme Token Ring et l'ARCNET.
Un question-réponses sur Reddit
C’est Robert Metcalfe lui-même qui s’est rappelé au bon souvenir des internautes en postant un message sur la plateforme communautaire Reddit. "Vous êtes probablement connecté à Reddit via une technologie que j’ai inventé. Je suis Robert Metcalfe et j’ai inventé Ethernet" a-t-il publié. L’ingénieur, aujourd’hui âgé de 67 ans, plutôt actif sur Twitter, s’est alors prêté à une session de questions - réponses avec les internautes. "Je n’ai pas gagné ma vie en recevant des royalties sur Ethernet, mais en vendant cette technologie à des gens qui ne savaient pas encore qu’ils en avaient besoin" a-t-il confié. Questionné sur son manque de reconnaissance par le grand public, l’inventeur s’est dit heureux d’être "plutôt connu auprès de mon peuple, les nerds de réseaux". "Ça me suffit" tranche-t-il.
Modeste, Robert Metcalfe est pourtant considéré l’un des pères d’Internet depuis qu’il a énoncé la loi théorique et empirique dite "loi de Metcalfe" : "l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs".
http://www.reddit.com/r/IAmA/comments/1erq51/youre_probably_connecting_to_reddit_through_a/
C'est oublier un peu vite les BBS, le WELL, Gopher, Usenet etc...
http://fr.wikipedia.org/wiki/The_WELL
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gopher
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulletin_Board_System
http://fr.wikipedia.org/wiki/Usenet
« L’Internet ne me semble pas avoir de réel intérêt pour le particulier », écrivait un lecteur de Libé. Mais la télé s’extasiait devant les « autoroutes de l’information ».
Historique des formats RSS
RSS ou l’anti-consensus ? Toujours est-il qu’il s’agit bien là d’une technologie où les protagonistes peinent à se mettre d’accord… Zoom sur les dates importantes pour les différents formats de la syndication.
Seconde partie : Démêler dans le présent la présence des passés
Cet entretien avec l'historien Roger Chartier, spécialiste de l'écrit aux 16e-18e siècles, réalisé en compagnie de Thierry Gaudin, prospectiviste, alimente une réflexion sur le thème des Lumières numériques, menée par la Société européenne de l'Internet.
L'expérience est insolite. Proche du dialogue impossible : les questionneurs sont tournés vers l'avenir, qu'ils souhaitent prévoir et même influencer. L'interviewé, par sa qualité d'historien, aborde avec grande modestie le registre du futur. Et pourtant, les réponses de Roger Chartier, sans concession mais sans dérobade non plus, livrent de précieux axes de réflexion.
La période contemporaine ressemble à bien des égards au 18e siècle. On peut croire ou souhaiter qu'advienne un mouvement mondial comparable à ce que furent les Lumières en Europe. Des Lumières numériques sont un axe d'inspiration que l'Europe pourrait adopter pour offrir le meilleur d'elle-même au monde en devenir. Que peut en dire un historien des Lumières ?
Cet entretien avec Roger Chartier historien spécialiste de l'écrit aux 16e-18e siècles mené en compagnie du prospectiviste Thierry Gaudin présente un caractère insolite voire exceptionnel. La prospective utilise l'histoire comme l'un de ses matériaux d'inspiration pour élaborer des scénarios du futur. L'historien lui s'interdit tout raisonnement déterministe sur l'avenir. Même les « leçons de l'histoire » n'ont plus cours.
Sommaire : Free a provoqué un grand émoi en activant le filtrage des pubs web par la Freebox. Mais ce n'est pas une première : dès 2000, en France, un FAI avait été lancé sur ce principe. Retour sur NoPub, une histoire que j'ai vécue de l'intérieur...
Une histoire, et pas l’Histoire. Car l’Histoire «définitive» — la suite précise d’évènements qui, dans leur ordre chronologique, ont amené à la création du réseau que nous connaissons tous — a déjà été compilée maintes fois, au point qu’il nous apparaisse inutile de refaire ici l’énumération d’évènements, de noms et d’acronymes la constituant.