Puisque internet est appelé à essaimer dans le réel, dans nos objets, nos architectures, nos mobiliers urbains, c’est là que la guérilla libertaire et le totalitarisme gestionnaire vont maintenant s’affronter ! À nous d’inventer des “sub-versions” de tous ces logiciels de gouvernance algorithmique – qui prétendent déjà régenter nos vies “pour notre confort et notre sécurité”. https://www.playlistsociety.fr/2014/01/701-000-heures-de-garde-a-vue/116176/
En société de contrôle, tout acte suscite une trace, toute trace une carte pour la visualiser. Plus besoin de hiérarchie oppressante et de discipline policière : le technococon qui médie notre rapport au monde et aux autres offre aux pouvoirs publics et privés l’outil protéiforme de manipulation et de recadrage normatif de nos vies. Big Mother is washing you. Sauf que Big Mother, c’est lui, c’est toi, c’est nous : l’autre nom d’un self-control et d’un cross-control qu’on exerce chacun sur tous pour se rassurer, contrôler nos existences et — toujours et partout — “gérer”. Alors ingérable ? Celui qu’on avale ou celui qu’on ne peut plus gérer ? Devinez.
Comment faire face à l’amoncellement de données quand celui-ci excède de très, très loin notre capacité à les traiter ?
Ou, dans les termes de l’écrivain Alain Damasio :
« Comment on orpaille cette gigantesque masse de merde, pour en sortir les quelques petites choses qui ont de la valeur ? »
Peu de gens parlent de notre existence technologique avec l’intensité et la clairvoyance d’Alain Damasio. Cet écrivain de science-fiction culte est notamment l’auteur de « La Zone du dehors » (éd. La Volte, 1999) et « La Horde du contrevent » (éd. La Volte puis Folio SF, 2004). Ses romans questionnent la surveillance, les possibilités de révolte, la perception, la place de l’imaginaire.