Cher Jean-Jacques Urvoas, finissons sur une note positive et constructive. Reflets est un medium dont les auteurs sont particulièrement ouverts au dialogue et à l’échange. Nous vous proposons donc de nous rencontrer pour discuter de ce qui a présidé au rapprochement de Bull et d’Amesys avec la bénédiction de l’ancienne majorité. Nous pourrons, si vous le souhaitez, étendre la discussion à la présence de câbles sous le contrôle d’Alcatel dans tous les pays où Bull-Amesys a installé des Eagle. Et puis, si vous le souhaitez, nous pourrons revenir sur les déclarations de Fleur Pellerin à propos de l’activité câbles d’Alcatel :
Le savoir-faire d’Alcatel Submarine Networks (ASN) est en effet unique ; il couvre la production, l’installation et la maintenance des câbles sous-marins. C’est une activité stratégique pour connecter l’Outre-Mer et tout le continent africain en haut débit. Il y a aussi un enjeu lié à la cybersurveillance et la sécurité du territoire. Nous sommes favorables à une solution qui maintienne l’intégrité d’ASN et son ancrage national. Je rappelle que d’éventuelles prises de participation seraient de toute façon soumises à une revue du Trésor au titre du décret sur l’investissement étranger en France. ASN correspond bien aux types d’actifs dans lequel le FSI peut être amené à prendre une participation minoritaire à côté d’autres investisseurs.
Ce qui nous mènera bien entendu à évoquer la cession de l’activité Eagle par Bull-Amesys à un actionnaire important de… Bull. La création d’une société (Advanced Middle East Systems, lire : A.M.E.Sys) à Dubaï pour pouvoir vendre du DPI pour l’écoute globale, loin de la législation déjà très peu tatillonne de notre pays. Le saviez-vous Jean-Jacques Urvoas, Amesys, dirigée par Philippe Vannier, actuel président-directeur général de Bull a vendu un système d’écoute globale d’Internet à la Libye de Kadhafi sous couvert de lutte contre le terrorisme. Mais il y a mieux, l’interface de la Libye pour Amesys n’était autre que Abdallah Senoussi, condamné par contumace en France à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA qui a fait 170 morts. Selon l’enquête du juge Jean-Louis Bruguière, il a « fourni l’engin explosif de l’attentat, donné les instructions et contrôlé les opérations ».
En clair, la France (si, si, ce n’est pas un raccourci) a vendu à un terroriste un outil pour lutter contre le terrorisme.
Quand êtes-vous libre pour discuter de tout cela ? Nous adapterons volontiers notre agenda (nous écrire à redaction@reflets.info).