J’ai peur que ces appels lancés récemment masquent la réalité, qui est celle du contrôle de l’internet par les gouvernements. La Chine n’a pas attendu l’UIT pour contrôler toutes les communications Internet de sa population. La France n’a pas attendu l’UIT pour se retrouver depuis deux ans dans la liste des pays considérés comme « ennemis d’Internet » par l’association Reporters Sans Frontières. Les États-Unis ont encore moins attendu l’UIT pour saisir par exemple en 2008 310 noms de domaines par l'intermédiaire de Verisign, comme par exemple Rojadirecta.com, qui avait pourtant été déclaré légal par un juge espagnol. Et encore plus ironiquement que ça, les États-Unis ont encore moins attendu l’UIT pour saisir il y a un peu plus d’une semaine, juste avant le début des négociations, 132 noms de domaines européens. Même si le communiqué de presse parlait d’une opération de coopération, il s’agissait bien d’une initiative du gouvernement américain.
Une première à ma connaissance, dont l'impact politique est énorme. Dans ces conditions, tous les autres pays du monde pourraient légitimement penser que trop de pouvoirs sont concentrés entre les mains des américains et pourraient légitimement essayer, au travers d’un mécanisme un petit peu transparent, de récupérer un petit peu de ce pouvoir. Ceci est compréhensible et devrait être débattu comme tel... Mais j’ai peur au contraire que cette campagne contre l'UIT fasse un peu écran de fumée sur des réalités - certes complexes - sur ces questions de gouvernance et de prise de contrôle d'Internet par les gouvernements.
Le 20 novembre dernier, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) a adopté un standard confidentiel sur les spécifications des systèmes d'analyse profondes de paquets (DPI), qui permettent de vérifier le contenu des communications et de décider quoi en faire. Le document de 110 pages a cependant fuité, et sa lecture confirme les craintes que le public peut avoir à l'encontre du DPI.
Un point de vue plus mitigé
L'Union internationale des télécoms (UIT) avait bien mal commencé sa Conférence mondiale des télécommunications internationales (CMTI), qui se tient jusqu'au 14 décembre à Dubaï.
Opacité, huis-clos, volonté de récupérer la gouvernance de l'Internet à elle et de mettre à mal quelques-uns de ses principes... Les critiques pleuvent depuis des semaines et les tentatives de déminage n'y font rien.
Cela ne risque pas de s'arranger avec les dernières fuites de documents relevées par le Center for Democracy and Technology (CDT) la semaine dernière. Mais alors que l'association de défense des libertés en ligne pointait sur une page renvoyant vers des documents protégés par mot de passe, ceux-ci ont fini par se retrouver sur le web.
"Recommandations" pour une standardisation du DPI
Nous avons mis la main sur une copie de ce texte. En l'état, on ne peut évidemment pas certifier à 100% que ce document est proche celui qui a été adopté, au regard de la discrétion qui règne autour des travaux de l'UIT.
Engagée dans les discussions pour réviser les règles internationales régissant les télécommunications, la France est restée très discrète sur ses intentions. Alors que la neutralité du net est l'un des sujets centraux de la conférence qui se tient à Dubaï, la position du gouvernement reste floue.
Conférence mondiale des télécommunications internationales et Union internationale des télécommunications
http://www.protectinternetfreedom.net/fran%C3%A7ais
Le 3 décembre 2012, les gouvernements du monde entier vont se réunir pour discuter d’un traité essentiel présenté par l’agence onusienne qu’est l’Union internationale des télécommunications. Plusieurs d’entre eux ont l’intention de proposer un élargissement des pouvoirs de l’#UIT qui pourrait menacer l’ouverture d’esprit et la capacité d’innovation d’Internet, augmenter les coûts d’accès et affaiblir les droits de l’homme sur le Net.
translate
http://standblog.org/blog/post/2012/11/30/regulation-d-Internet-par-les-Etats
les dangers qui se cachent derrière la conférence de Dubaï :
- Changement des accords sur les coûts des services Internet
- Comment cela peut amener à plus de censure via le filtrage DNS
- Protection des données privées
- Contrôle par les États sur le contenu et l’accès aux réseaux
- La gestion des adresses Internet
- changement fondamental du modèle de développement de l’Internet
- Abus de la notion de spam et d’utilisation abusive pour couper l’accès à Internet
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http://www.google.com/intl/fr/takeaction
Internet compte aujourd’hui plus de deux milliards d’utilisateurs. Certains gouvernements ont l’intention de profiter d’une rencontre à huis clos en décembre prochain pour réguler Internet et accroître la censure. Unissons nos forces pour qu’Internet reste libre et ouvert.
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Une petite vidéo pour résumer tout ça
http://youtu.be/XzNQarkk95Q
et la même avec des sous-titres
http://www.universalsubtitles.org/en/videos/YAfuLWFp5zS4/info/how-the-itu-could-put-the-internet-behind-closed-doors/
http://www.bertrandlemaire.com/chroniques/2012/12/02/internet-ou-lillusion-libertaire/
The European Parliament has just adopted a resolution (version subject to technical modifications) to which Amelia and the Pirate Party played a central contribution, that underlines the importance for the EU and its Member States to preserve a free and open internet as a condition for democracy and social inclusion.
This resolution was needed in the context of the reforms of the International Telecommunication Regulations that will be discussed and voted by the UN International Telecommunications Union (the ITU, where all the 27 EU countries take part) at the World Conference on International Telecommunications (WCIT) in early December in Dubaï.
À moins de deux semaines de l’ouverture de la révision du Règlement des télécommunications internationales (RTI), le Parlement européen vient d’adopter une résolution commune. Outre des critiques liées au processus même de révision de ce traité, les eurodéputés ont vivement appelé les 27 à prendre position en faveur d’un Internet ouvert et protégeant les libertés fondamentales de ses utilisateurs.
L’Afnic met en garde contre une extension des prérogatives de l’UIT sur Internet
En amont de la révision du Règlement des télécommunications internationales (RTI), l’Afnic, registre français de noms de domaine, appelle à une clarification du rôle de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur Internet.
N’insistez pas, les États-Unis ne lâcheront pas le contrôle du Net. Ou plus précisément, la gestion de quelques-unes de ses fonctions essentielles, comme la gestion du fichier racine, coordonnée au sein d’institutions made in USA comme l’ICANN ou Verisign, qui (en gros) créent ou suppriment de nouveaux “.quelquechose”.