Aujourd'hui, le Conseil d’État a donc transmis au Conseil constitutionnel la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) déposée par la Quadrature du Net, French Data Network et FFDN. La cible ? Tout simplement l’or noir de la loi de programmation militaire mais aussi du projet de loi Renseignement : les données de connexion, visiblement mal définies par les textes. C’est ce que nous explique Benjamin Bayart, porte-parole de French Data Network.
Il y a quinze ans ou plus, on voyait dans la démocratisation d’Internet un vent nouveau pour le politique de manière générale. Que reste-t-il de ces espoirs ? Qu’est-ce qui a été profondément changé ? Comment les jeunes générations se sont-elles emparé de l’outil pour faire de la politique, renouveler les pratiques ou les champs de pensée, s’y sensibiliser, s’engager. Avec Philippe Aigrain, cofondateur de la Quadrature du Net et Benjamin Bayart, ancien président de FrenchData Network. Interroger Internet n’est pas interroger un monde nouveau et extérieur, sur lequel se brancherait notre monde ancien, mais une émanation de la société pour continuer de faire société en s’adaptant aux dimensions, aux vitesses et aux logiques du monde contemporain. En d’autres termes nous pouvons d’abord commencer par discuter d’internet comme étant du politique. Il s’agit aussi de se souvenir aujourd’hui de ce qu’Internet a suscité comme espoirs de changement et de voir ce que ces espoirs sont devenus, éventuellement comment ils se sont traduits dans les faits. Nous envisagerons aussi Internet, en tant que structure, sans centre, structure qui encouragerait l’émergence ou la sensibilisation à certains motifs ou thématiques politiques : transparence, égalité, démocratie.
Podcast : http://rf.proxycast.org/1032490746730520577/13954-27.05.2015-ITEMA_20759862-0.mp3
Cette semaine dans Microcité sur Radio Campus Grenoble 90.8, retour sur la fusillade à Charlie Hebdo et la double prise d’otage de Vincennes et à Dammartin. Ces attentats qui interrogent et notamment sur la question de la lutte contre la propagande djihadiste, particulièrement sur Internet. En studio avec nous pour en parler, Anne-Marie Benoit, professeur de droit à l’université de Grenoble et Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net qui défend la liberté d’expression sur la toile au téléphone avec nous.
Les Amis d’Orwell vendredi 16 janvier
Invité : Benjamin Bayart, de la Quadrature du net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet.
Après les drames survenus à la rédaction de Charly hebdo et les jours suivants, les lois liberticides vont se renforcer. Le point sur la loi Cazeneuve dite antiterroriste, votée en novembre 2014 et ses conséquences, notamment sur le web.
En 1999, j’avais rédigé (à l’arrache je suis pas juriste) une proposition de loi pour pénaliser les atteintes à la liberté d’expression. En cette période de « holala la liberté d’expression est à terre vite vite créons des lois pour la limiter », il me semblerait bon qu’elle soit remise à jour, et - qui sait - portée par d’autres que moi. Alors je pose ça là (edit : il y a eu depuis une autre proposition, sur le même thème mais pas avec le même angle, qu’on peut lire là : http://blog.fdn.fr/?post/2013/02/17/Loi-de-d%C3%A9fense-de-la-libert%C3%A9-d-expression
Les zéyandroa font des gorges chaudes sur le fait qu'ils ont obtenu une victoire magnifique, en la forme d'une décision de justice qui impose aux opérateurs de filtrer le site de The Pirate Bay en France. Cette décision, appuyée sur l'article que nous annoncions comme le pire du pire du contenu de la loi HADOPI, parfaitement ubuesque, nous semble poser des problèmes, tant sur le fond de la motivation de la décision, que sur la forme qu'elle va prendre une fois mise en œuvre. Au final, elle nous permet en tant que fournisseurs d'accès militants de faire œuvre d'éducation, d'expliquer ce qu'est Internet, et comment il fonctionne. C'est peut-être un mal pour un bien.
[...]
La réponse des FAIs associatifs
Nous expliquons depuis longtemps que les gros opérateurs sont trop gros, et que ça les rend dangereux. Nous avions raison. Si le marché était fragmenté en de nombreux petits opérateurs, de telles solutions idiotes de justice qui marche sur la tête n'auraient pas été possibles.
Dans nos associations, nous apprenons à faire fonctionner Internet, donc entre autres à faire fonctionner un DNS. Changer le système de résolution de nom de domaine, pour nos abonnés, c'est facile à faire. Ce travail de formation, de montée en compétence de nos bénévoles, tend à multiplier le nombre de personnes capables de comprendre les enjeux politiques et les réalités techniques qui sont derrière. Nous avions raison de vouloir répandre les compétences le plus largement possible.
La réponse naturelle des fournisseurs d'accès associatifs est de dire que nous fournissons des accès à Internet, et que comme nous sommes trop petits pour être visés par ces décisions de justice, nos accès ne sont pas filtrés. Chez nous, The Pirate Bay fonctionne encore.
Bien entendu, ce n'est pas possible pour tout le monde. Soit que nos services soient trop chers, soit qu'ils ne soient pas disponibles chez vous pour des raisons techniques[1]. Pour ces abonnés, nous fournissons des systèmes de VPN, qui permettent d'avoir de l'Internet propre et non-filtré à partir d'un accès à Internet mal-propre et filtré. Au départ, on avait mis ça en place pour aider les dissidents dans les pays totalitaires, mais ça marche aussi pour corriger les aberrations du marché et de la politique en France.
Enfin, pour ceux d'entre vous qui ne sont pas assez courageux pour devenir adhérent d'un FAI associatif, nos serveurs DNS sont ouverts et acceptent de servir les demandes de tout le monde. Oui, comme ceux de Google, sauf que les nôtres sont comme ça depuis plus de 20 ans, et qu'on n'avait jamais trouvé utile de faire un communiqué de presse sur le sujet.
Du coup, voilà les adresses IP des DNS ouverts de certains des FAIs membres de la Fédération FDN, disponibles en IPv4 et en IPv6.
FDN : ns0.fdn.org (80.67.169.12 / 2001:910:800::12) | ns1.fdn.org(80.67.169.40 / 2001:910:800::40)
LDN : ns0.ldn-fai.net (80.67.188.188 / 2001:913::8)
ARN : recursif.arn-fai.net (89.234.141.66 / 2a00:5881:8100:1000::3)
Pour apprendre à changer les serveurs DNS que vous utilisez, vous pouvez jeter un œil à l'article de Pierre Col publié récemment sur ZDNet, ou à l'article de Stéphane Bortzmeyer publié il y a deux ans sur son blog.
http://www.zdnet.fr/actualites/pour-contourner-le-blocage-des-sites-web-il-suffit-de-changer-de-resolveur-dns-39810881.htm
http://www.bortzmeyer.org/changer-dns.html
Lire aussi:
http://seenthis.net/messages/319370
Conférence de 2h40 Ubuntu-party 16 novembre 2014. http://media.ubuntu-paris.org/mgoblin_media/media_entries/3/internet-casser-briques.webm
Lundi, Barack Obama a fait un discours sur les enjeux fondamentaux de la neutralité du net. Très peu de médias français ont relayé le sujet du fait, sans doute, de son apparente complexité technique. L'Instant M s'engage à ce que chacun d'entre vous saisisse en moins de 15 minutes à comprendre les tenants et les aboutissants de ce dossier. Car il nous concerne tous et pas seulement Google, Amazon, Netlix et autre géant de la toile. http://www.franceinter.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s46/net-fi-60f53c78-d50f-4598-852c-c69c56075cf8.mp3
Vous pouvez soit télécharger l'émission directement, avec le lien magnet pour torrent. http://yeuxdelibad.net/DL/270914-hotline.ogg
Dans les années 90, Al Gore invente l’expression « autoroutes de l’information » pour désigner la nouvelle ère numérique qui s’annonce. Nous parlons donc aujourd’hui de la révolution du réseau avec Benjamin Bayart, ancien président de l’association French Data Network et cofondateur de la Quadrature du net. // http://rf.proxycast.org/946761773103456256/13954-08.10.2014-ITEMA_20677911-0.mp3
Interview réalisée par Fabien Sirjean (@elfabixx) le dimanche 30 mars 2014 lors de l'Assemblée Générale de FDN, dans les locaux de Télécom ParisTech.
Benjamin Bayart se penche sur la neutralité du net et les conséquences d'une régulation par des institutions qui semblent de plus en plus déconnectées des réalités " numériques ".
Et là, je ne sais pas. J'y vais ? J'y vais pas ?
C'est la lecture d'une interview de Julien Bernard, membre de la commission numérique du Parti de Gauche, racontant à grands traits les réflexions du PG sur le numérique en général et sur Internet en particulier, qui est à l'origine de ce billet.
À l'une des questions (quelle différence avec le PS sur le sujet), Julien Bernard répond: "Nous considérons qu'Internet n'est pas une télévision améliorée mais peut devenir un instrument citoyen, à condition de s'en donner les moyens. Nous proposons donc de nationaliser la bande passante, c'est-à-dire de créer un service public chargé de déployer un Internet de qualité et neutre partout en France."
Prise au pied de la lettre, cette réponse est à deux doigts d'être une monstrueuse ânerie. Comme l'argument est trop long pour un commentaire, autant en faire un billet.
ça se relit très bien.
Un projet de règlement européen est en cours de préparation. Le texte initial, proposé par la Commission était très mauvais, et assez incompréhensible. Les propositions de modifications par le Parlement améliorent un peu les choses, mais on est encore très loin du compte.
2nde partie https://www.youtube.com/watch?v=_DIwXBsQlPY
3eme partie https://www.youtube.com/watch?v=JELlk3AaopU
Les propos de Benjamin sont toujours aussi clairs et intéressants. Je ne relais pas le site d'origine de ces vidéos (fort nauséabond à mon goût), Benjamin n'ayant compris lui-même que trop tard à quelle invitation il a répondu.
Benjamin Bayart : Il y a en fait des changements fondamentaux par rapport à ce qui se fait aujourd'hui. L'article 13 permet à la police ou aux services secrets d'accéder à n'importe quel moment et sur n'importe quelle plateforme de communication... en temps réel. Jusqu'ici, une réquisition était envoyée par fax ou par e-mail au fournisseur d'accès pour obtenir un historique des connexions passées. Cette fois-ci, le renseignement aura lieu en direct, ce qui veut dire que les services de renseignements seront branchés en permanence sur nos plateformes de communication.
Lors du rassemblement Pas Sage En Seine (PSES pour les intimes) de 2013, petit état des lieux du déploiement de la fibre optique en France. http://www.fdn.fr/media/video/PSES2013-Fibre_optique-Comment_ruiner_une_bonne_idee.mp4
C’est pas joli joli...
Pour ceux qui voudrait aller plus loin sur l’aspect technique, il y a sur l’excellent confs.fr une non moins excellente conférence de Joël Mau sur l’infrastructure physique d’Internet. http://www.fdn.fr/data.confs.fr/infrastructures_mau/