L’excellent Stéphane Bortzmeyer l’a rappelé cette année lors du non moins excellent “Pas sage en Seine” : qu’ils le comprennent ou non, on s’en fout. Ils ne savent que rarement comment ça marche, et pourquoi, mais ils savent que l’effet produit sur la société n’est pas en adéquation avec leur projet politique, et donc ils agissent de manière à limiter ou à faire disparaître cet
effet. Un point c’est tout.
De leur point de vue, le “logiciel” Internet est un virus qui modifie l’état d’une société dont ils pensent être responsables, et – de gauche comme de droite – ils se prennent pour l’antivirus qui va éradiquer le méchant.
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On fait n’importe quoi. On joue à contre-temps. Le libéralisme a sans doute permis une croissance sans précédent dans le commerce des biens physiques, mais la crise économique montre qu’il y a atteint ses limites. Et plutôt que d’en revenir, là où ce serait nécessaire, on voudrait le bannir là où il démontre son utilité ? Ces choix politiques sont dépassés, dépourvus de toute cohérence, sans vision d’avenir, sans autre projet que celui de favoriser ses amis. Tout le démontre.
Pitié, pitié, achevez ces dinosaures délirants. Depuis la chute de la comète Internet, ils souffrent trop.
Quand il entend Exception Culturelle il sort son pistolet. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Laurent Chemla n'a pas la plume dans sa poche et qu'il a des propositions plutôt radicales pour illuminer l'avenir.
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Bientôt on nous vendra Hadopi comme protecteur de l’exception culturelle, la fusion CSA/Arcep comme seule garante de notre culture exceptionnelle, le DPI nous sera imposé pour garantir un pourcentage minimal de “culture” française par foyer accédant à YouTube et le domaine public sera taxé pour soutenir les artistes français morts. J’en fais ici le pari.
Osons encore.
Fondateur de Gandi et auteur des Confessions d'un voleur, Laurent Chemla publie sur Owni sa deuxième chronique et dit tout le bien qu'il pense de la télévision connectée. Avec méthode et ouverture d'esprit, dans l'espoir que le lecteur y donnera son avis.
«La télévision connectée existe déjà. Ça s’appelle un ordinateur.»
Premier épisode sur Owni de la nouvelle chronique inédite de Laurent Chemla - fondateur de Gandi et auteur de Confessions d'un voleur-, à laquelle le lecteur est invité à participer. C'est expérimental. Et interroge le présent sur son avenir, ses enjeux, de notre place dans le monde. Rien que ça.
«semblent simplement évidentes, ça fait 16 ans qu’on rabâche les mêmes idées à nos représentants politiques (mais c’est normal il faut recommencer à chaque fois qu’ils changent et ils changent tout le temps), ça fait 16 ans que le nombre de citoyens concernés et conscients des enjeux augmente. Et ça fait 16 ans que rien ne change.
Oh il y a eu des progrès depuis la création de l’AUI fin 1995.
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Aujourd’hui plus personne ne considère la cryptographie forte comme une arme de guerre. C’était le combat en particulier de Stéphane Bortzmeyer, celui-là a été remporté.
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Et c’est à peu près tout.»
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«Au bout de 16 ans des mêmes combats, il faut encore que de simples citoyens soient forcés d’aller expliquer à leurs députés que ACTA c’est mal ? Ils ont besoin de nous pour le comprendre au bout de 16 ans de généralisation d’Internet dans toute la société ? Dans quel monde vivent-ils ?»
Les combats de 2002 sont encore les mêmes aujourd’hui, c’est un vrai problème.