Guillaume Erner reçoit Benoît Thieulin, président du Conseil National du Numérique et Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du net
Le débat sur la nouvelle loi sur le renseignement fait rage, et comme souvent en France, il est en retard sur le calendrier politique et intervient alors qu’un texte déjà bien ficelé est en cours d’examen par le parlement selon une procédure d’urgence de surcroît. Ce débat classique entre sécurité et liberté a un air de déjà vu – songeons aux tristement célèbres « lois scélérates » auxquelles faisait référence Edwy Plenel ce matin sur cette chaîne -, comme si rien n’avait changé depuis un siècle ? Ne sommes nous pas entrés dans une nouvelle époque qui n’exige certainement pas d’abandonner nos libertés mais d’en repenser les conditions d’exercice dans un nouveau contexte ? http://rf.proxycast.org/1017236494961614848/13952-16.04.2015-ITEMA_20745021-0.mp3
Troisième étape d’une semaine aux secrets consacrée.
Pour notre mercredi numérique nous recevons Lunar un membre anonyme de TOR (The Onion Router) un réseau en ligne qui garantit aux utilisateurs d’Internet l’anonymat et le secret. Nous évoquons avec lui ce service qui permet d’échapper aux systèmes de surveillance mais qui favorise aussi des pratiques illégales.
L'alphabet numérique, notre séquence qui décrypte les internets autour des mots du web, de ses expressions, ses tendances ou ses évolutions. Ce soir nous évoquons chiffrement, ou cryptage en anglais, avec Jérémie Zimmermann, cofondateur de la Quadrature du Net || Le Podcast France Culture http://www.franceculture.fr/emission-l-alphabet-numerique-chiffrement-2015-02-01
L'âge du faire - Hacking, travail, anarchie est un essai sur un nouveau modèle d'activité, inventé par les hackers : le faire (make), vient de paraître aux Editions du Seuil, dans la collection La couleur des idées. L'auteur Michel Lallement, est sociologue et professeur au CNAM, spécialiste de la sociologie du travail, il est par ailleurs membre du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique au CNRS. Dans cet ouvrage, Il explique les sources de ce mouvement en Europe et les conditions de son implantation en Californie : l'émergence d'un nouvel âge du travail, qui bouleverse les pratiques et reconfigure les représentations.
Michel Lallement a séjourné plusieurs mois en Californie dans un Hacker space près de San Francisco situé à Noise Bridge dans un quartier populaire de SF et créé en 2007. Il explique comment il a pu observer différentes méthodes de "hacking" dans ce lieu dans des secteurs aussi variés que la "cuisine" la "culture des champignons comestibles appliquée au monde de la biologie" et la "pratique de la langue allemande" german call...et ceci juste de l'autre côté de la Silicon Valley.
Week-end d'émissions autour d'Internet, du numérique et du web chez France Culture; tout est podcastable bien sûr.
http://www.franceculture.fr/emission-le-secret-des-sources-dans-50-ans-internet-et-les-nouveaux-medias-auront-il-tue-l%E2%80%99informati
http://www.franceculture.fr/emission-repliques-repliques-la-revolution-numerique-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-l-encyclopedie-longtemps-avant-internet-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-l-economie-en-questions-a-qui-profite-l-economie-numerique-objets-connectes-villes-intellig
http://www.franceculture.fr/emission-une-fois-pour-toutes-serge-tisseron-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-affaires-etrangeres-l-explosion-numerique-et-les-relations-internationales-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-l-avenement-des-ecosystemes-mediatiques-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-alan-turing-rediffusion-de-l-emission-du-14-janvier-2012-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-dix-idees-recues-sur-la-toile-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-sur-ecoute-musiques-dans-les-nuages-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-carnet-nomade-rendez-vous-au-pays-des-geeks-2014-03-01
http://www.franceculture.fr/emission-tire-ta-langue-internet-pousse-t-il-a-l-aboiement-electronique-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-secret-professionnel-le-secret-professionnel-d%E2%80%99un-caricaturiste-sur-internet-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-du-cote-de-chez-soi-emotions-et-reseaux-sociaux-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-soft-power-comment-fonctionne-internet-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-chanson-boum-la-parisienne-liberee-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-changement-de-decor-robert-cantarella-2014-03-02
http://www.franceculture.fr/emission-ca-rime-a-quoi-jean-michel-maulpoix-2014-03-02
le commentaire est complémentaire de Swâmi Petaramesh20.12.2013
Quelle connerie de prétendre qu'on puisse avoir "moins de vie privée pour plus de démocratie" !
La présence de vie privée est l'un des principaux signes de démocratie, son absence l'un des principaux signes de dictature.
Et quel est ce fantasme selon lequel le but de nos chers gouvernants serait "d'assurer la sécurité de leurs concitoyens" ?
Leur but est uniquement d'assurer la stabilité et la pérennité de la pyramide hiérarchique sociale au sommet de laquelle ils se trouvent, et leur moyen est d'assurer le CONTRÔLE de leurs concitoyens. La sécurité de leurs concitoyens est bien la dernière de leurs préoccupations.
Pour citer Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. »
Pourquoi faire gratuit et compliqué quand on peut faire simple et pas cher ? Voilà qui pourrait résumer l’état d’esprit d’un nombre toujours plus important d’internautes, dans leur façon d’acquérir des biens culturels en ligne. Payer sur le Net n’est plus une hérésie. Comme si la boulimie des premières années, qui consistait à télécharger un maximum de films et de musiques sans débourser le moindre centime (mais sans compter non plus ses heures), était progressivement remplacée par une approche plus qualitative, quitte à être davantage onéreuse.
Les études et les statistiques témoignent de cette tendance. Un cas parmi d’autres : celui de Netflix, spécialiste nord-américain de la vidéo à la demande, nouveau chouchou de la bourse avec ses 40 millions d’abonnés dans le monde (moyennant un ticket d’entrée mensuel à un peu moins de 8 dollars), bénéfice multiplié par 4 en un an.
Dans le même temps, aux Etats-Unis toujours (mais la tendance est duplicable ailleurs), le partage de fichiers musicaux entre internautes (le peer to peer) serait en recul. Comme si les usagers –ou plutôt les consommateurs- étaient en train de donner raison à ceux qui considèrent les échanges non marchands comme une anomalie, devant se résorber lorsque le marché aura atteint son point d’équilibre. Mais c’est sans doute aller un peu vite en besogne que de tirer de telles conclusions.
« La gratuité sur le Net vaut-elle encore le coup ? »
C’est notre sujet du jour.
Pierre-Yves Jolivet, Yves Riesel et Philippe Aigrain
La question des données privées sur internet ressurgit suite aux révélations sur les pratiques de la NSA aux Etats-Unis. En France, la CNIL reproche à Google de collecter trop massivement les données personnelles de ses clients. Un grief également adressé aux réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter…
Comment échapper au « Digital Dark Age » qui désigne la situation dans laquelle les données électroniques seront devenues illisibles en raison de supports caducs et de formats oubliés ?
Des solutions existent-elles pour éviter le trou noir numérique et assurer la pérennité de l’accès à ces données malgré la permanente évolution des langages informatiques et des normes de protection contre la copie des productions numériques ?
Au contraire, le développement anarchique de l’informatique menace-t-il la mémoire électronique d’une sorte d’ « oubli numérique » ?
Invités des Matins d’Été : Benjamin BAYART, Fondateur et porte-parole de French Data Nerwork (qui est le plus ancien fournisseur d’accès à internet indépendant et associatif), spécialiste en télécommunication, et militant de la neutralité du net, et des logiciels libres.
Et puis Amaelle GUITON, journaliste. Auteur de "Hackers : au coeur de la résistance numérique" (Diable Vauvert).
Nous utilisons tous internet et pourtant, peu de personnes sont capables d'expliquer réellement comment ces informations arrivent jusqu'à nous.
Pour la dernière émission de l'année, nous recevons 3 personnes qui "font internet".
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Jean-Luc Beylat, president des Bell Labs en France (Alcatel-Lucent)
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Mari-Noëlle Laveissière, directrice des réseaux internationaux chez Orange
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Octave Klaba, directeur général et fondateur d'OVH
Et nos chroniqueurs : Emmanuel Paquette de l'Express et Florent Latrive de Libération
Tout cela est très compliqué. Et se joue à des niveaux très différents. D’un côté, la Commission européenne est en train de revoir sa vieille directive sur la gestion des données personnelles. Elle date de 1995, depuis beaucoup de choses se sont passées, les entreprises de l’Internet collectent nos données personnelles, les utilisent, les revendent, il est temps de réguler tout ça. Mais voici que les archivistes français s’inquiètent de certaines solutions avancées, et notamment du droit à l’oubli. Ils ont lancé il y a trois mois une pétition qui a recueilli près de 40 000 signatures. Comment retracer des généalogies si les données sont, au bout de quelques années, anonymisées ? Comment faire de l’Histoire avec des documents sans nom ? Les technologies numériques créent donc une belle aporie : nécessité de se protéger contre l’exploitation de données personnelles d’un côté, nécessité de l’archive de l’autre. Nécessité de l’oubli d’un côté, nécessité de la mémoire de l’autre. Le travail mené par la commission permet-il de régler le problème ? La question n’est-elle pas, de toute façon, plus profonde ?
Quand Place de la toile m’est échue il y a cinq ans maintenant, je suis allé voir Dominique Cardon pour qu’il me conseille quelques lectures de base sur les questions numérique. Et il m’a dit tout de suite : « il faut absolument lire Fred Turner, De la contreculture à la cyberculture (2006), c’est un livre essentiel. » Et j’avoue honteusement ne pas l’avoir fait, le livre était gros, disponible en anglais seulement, j’ai été rebuté. Par la suite, la référence au livre de Turner est très souvent apparue au détour d’un texte ou d’un propos, rendant chaque jour sa lecture plus urgente. Lecture encore retardée car entre temps, Hervé Le Crosnier m’a annoncé que sa maison d’édition en avait lancé la traduction en français. Paresseusement, j’ai attendu cette traduction, qui vient donc de paraître aux éditions C&F, sous le titre Aux sources de l’utopie numérique. Et là, je le dis sans aucune exagération, cette lecture m’a émerveillé. Le livre de Fred Turner est extraordinaire. Peut-être le livre le plus passionnant, le plus complet, le plus éclairant, que j’ai lu sur l’histoire intellectuelle des nouvelles technologies. On y comprend tout : comment l’informatique passe des militaires aux hippies, le rôle du LSD et des communautés, la place de la cybernétique et des analyses de McLuhan, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie, Turner explique tout cela avec force détails, l’incarnant dans des trajectoires individuelles et des expériences collectives, c’est assez prodigieux. D’où cette émission, dont l’ambition est moins de rendre compte de la totalité du livre que d’en éclairer quelques points, les plus saillants. A votre charge, chers auditeurs et auditrices, d’aller en découvrir le reste.