Les inquiétudes que suscite le traitement des données numériques personnelles n’ont jamais été aussi fortes. [...] Le préalable requis dans tout débat sur la vie privée est de savoir qui surveille. Si la question est aujourd’hui si vive, c’est que trois surveillances différentes, celles de l’État, du marché et des individus, viennent se pencher ensemble sur nos données.
Un gigantesque trou noir qui engloutira et mémorisera les coups de téléphone, les SMS, les emails, les discussions, les « I Like » et tout type de données que des millions et des millions d’utilisateurs ajoutent chaque seconde sur le Web. La CIA veut en recueillir le plus possible et les avoir à disposition « pour toujours », de façon à pouvoir les analyser dans le but de garantir la sécurité des États-Unis. Ira « Gus » Hunt, le responsable du département technologique de la CIA l’a expliqué depuis New York. La nouvelle, écrit le Huffington Post, est survenue deux jours après l’annonce de l’accord conclu avec Amazon qui fournira à l’Agence la technologie permettant de construire un nuage informatique (Cloud) capable de conserver des quantités de données jamais imaginées auparavant.
La Stasi, c’était 91000 agents et 170000 mouchards. Facebook, c’est 2000 agents employés, et 1 milliard de mouchards. Ah ben oui, vous croyez quoi ? Votre profil Facebook enregistre vos données personnelles, mais aussi toutes celles des personnes qui entrent en contact avec vous.
[Là-bas si j'y suis]
Pour toute une génération aujourd'hui dans le monde, Julian Assange est le héros qui invente Wikileaks, qui dévoile les crimes de guerre des États-Unis en Irak, qui diffuse des milliers de pages de documents officiels, qui fait trembler États et services de renseignement. Il prolonge l'esprit des journalistes qui ont révélé l'affaire du Watergate ou des Pentagone Papers.
Évidemment le pouvoir américain le poursuit par tous les moyens. Hilary Clinton veut sa peau, l'éditorialiste de Fox News lance des appels au meurtre contre Assange, partout le pouvoir exerce des pressions sur les médias, la Suède le poursuit pour abus sexuel, un moyen de l'attirer en Suède pour l'extrader aux Etats Unis où il risque la prison à vie, selon ses supporters. Le pays de la transparence et de la liberté d'expression, montre une image moins séduisante. Depuis des mois, le soldat Bradley Maning accusé d'avoir diffusé des secrets d'État par Wikileaks, risque la prison à perpétuité. Mis à l'isolement dans l'attente de son jugement, l'ONU dénonce les "tortures psychologiques" dont il fait l'objet.
Traqué de partout, Assange a trouvé refuge à l'ambassade de l'Équateur à Londres dans quelques mètres carrés, surveillé par des centaines de policiers. S'il met un pied dehors il est immédiatement arrêté. C'est là que nous le rencontrons aujourd'hui, à l'occasion d'un livre qu'il publie avec trois autres "Résistants numériques", MENACES SUR NOS LIBERTES (Robert Laffont).
Big brother aujourd'hui s'appelle GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) sa dévise : DATA TO VALUE.
Comment Internet nous surveille, comment résister...
Avec Julian Assange et Jérémie Zimmerman de la Quadrature du Net
==================================================================
Les archives http://www.la-bas.org/