« Bon ok, vous voulez parler de quoi ?, lance-t-il soudainement. Moi, en ce moment, je veux parler de la surveillance généralisée, du flicage, qui a naturellement un lien avec la question du logiciel libre. J’ai 45 minutes ».
Entretien avec Richard Stallman, l'inventeur du logiciel libre, résolument attaché aux libertés et au combat contre toutes les technologies qu'il juge « oppressives ». [...]
« Je viens présenter une conférence sur le flicage général et la menace contre la démocratie. Pas directement par les états, mais par n’importe qui, pour l’État. Maintenant que la France a éliminé toutes protections, toute accumulation de données personnelles est disponible pour l’État. C’est un danger pour la démocratie » [...]
« J'ai peur des avancées techniques. Parce que je sais que sous la ploutocratie, la tendance est que chaque changement technique amène des injustices et de l’oppression »
Par exemple, l’intelligence artificielle reflétée par des assistants comme Cortana, Siri ou Google Now. « Pour l’instant c’est complètement injuste, parce qu’elle s’offre comme un service. Il ne faut jamais utiliser un service géré par un autre pour faire ton informatique propre à toi. Le problème c’est que les entreprises qui les développent ne publient pas le code. Ils gardent les programmes, ils ne distribuent ni le code source ni le code exécutable. Ils s’exécutent directement sous le contrôle du propriétaire. Les utilisateurs doivent envoyer toutes leurs données personnelles à traiter. Ça flique ». [...]
Pour se remettre à rêver, « il faut un changement politique dans notre société », analyse-t-il. « Il faut enlever le pouvoir des entreprises et des riches. Il faut leur ôter le pouvoir de bloquer les lois qui sont nécessaires, mais incommodes pour eux. Il faut détruire le pouvoir des banques ». Sous un autre système politique, « qui respecterait et protégerait les libertés, les nouvelles technologies n’auraient pas la tendance à opprimer ». [...]
Néanmoins, l’inventeur du logiciel libre n’est pas un révolutionnaire. Il veut encore croire au capitalisme, et à la démocratie élective. Changer l’élection pour un tirage au sort, comme c’est parfois suggéré, « c’est idiot », en tout cas trop risqué. « Il faut ajouter de la démocratie directe. Je trouve que le système suisse doit être un modèle, il fonctionne nettement mieux. Voilà un système capable de fonctionner. Je ne comprends pas pourquoi tant de gens imaginent que la pure démocratie directe serait la solution ». [...]
« J’ai une carte que j’utilise uniquement pour réserver mes billets d’avion. Sinon, je paye en liquide. Si je louais une voiture, j’utiliserais ma carte de crédit, seulement parce que les loueurs exigent de voir le permis de conduire, et donc de voir mon identité. Donc dans ce cas, c’est inutile de refuser de payer par une carte. Mais pour acheter des produits, je le fais uniquement anonymement ».
« Pour moi ce n’est pas un sacrifice. C’est le refus de me rendre de me rendre à l’injustice, c’est le refus d’être maltraité. Pour moi, accepter le flicage serait le sacrifice. Le refuser, c’est mon devoir de citoyen. Et puis l’idée d’être suivi partout et écouté partout est horrible, odieuse ».
Quand il navigue sur internet avec son ordinateur portable, Stallman passe donc toujours par une méthode d’anonymisation. « Le réseau Tor a mon adresse IP, mais ça ne change rien. Les sites auxquels je me connecte n’ont pas mon adresse IP, jamais ». [...]
« Techniquement, on peut faire une intelligence artificielle libre. Je viens de converser avec quelqu’un dans le champ de la traduction de la langue, textuelle. Il m’a dit que la base de données pour la traduction serait de plus ou moins un giga-octets. C’est pas beaucoup. On peut facilement l’avoir dans le disque dur. Le logiciel libre est disponible ; ce qui n’est pas disponible, c’est la base d’entraînement du programme. Une fois développé une base libre d’entraînement, il y aura tout le nécessaire pour faire de la traduction localement, sans logiciel privateur. Et j’ai l’idée de proposer un projet de développement. J’ai une idée, secrète pour le moment ». [...]
« Tu sais ce qu’il faut toujours demander à un banquier qui te prend en photo ? Il faut lui demander le vrai taux ». Une blague anti-banquiers sous licence libre.
We must design free hardware. But the question remains: how?
L'April et la Cité des Sciences et de l'Industrie ont le plaisir d'inviter Richard Stallman le 26 janvier 2014 à 15h pour une conférence intitulée « Pourquoi le logiciel libre est plus important que jamais ».
La conférence sera donnée en français et aura lieu à 15h en salle Agora de la Cité des Sciences et de l'Industrie.
Adresse :
Cité des Sciences et de l'Industrie
Niveau -1, salle Agora du Carrefour Numérique
30 Avenue Corentin Cariou, 75019 Paris
Métro : Porte de la Villette (ligne 7)
t is now 30 years since I launched the campaign for freedom in computing, that is, for software to be free or “libre” (we use that word to emphasize that we’re talking about freedom, not price). Some proprietary programs, such as Photoshop, are very expensive; others, such as Flash Player, are available gratis — either way, they subject their users to someone else’s power.
Much has changed since the beginning of the free software movement: Most people in advanced countries now own computers — sometimes called “phones” — and use the internet with them. Non-free software still makes the users surrender control over their computing to someone else, but now there is another way to lose it: Service as a Software Substitute, or SaaSS, which means letting someone else’s server do your own computing activities.
Both non-free software and SaaSS can spy on the user, shackle the user, and even attack the user. Malware is common in services and proprietary software products because the users don’t have control over them. That’s the fundamental issue: while non-free software and SaaSS are controlled by some other entity (typically a corporation or a state), free software is controlled by its users.
Why does this control matter? Because freedom means having control over your own life.
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Notre avenir dépend surtout de nos valeurs. Valoriser la liberté mène aux décisions d’agir pour la garder et l’étendre. Valoriser uniquement le profit, la commodité à court terme, mène toujours à la perte de liberté.
This is the video from the talks given by Christian Grothoff, Carlo von Lynx, Jacob Appelbaum and Richard Stallman in Berlin on August 1st. The talks are in English, even though the welcoming words are in German.
Disclaimer: The subject of these talks are GNUnet, Secushare, Internet Censorship and Surveillance, and Free Software. While the talks were hosted and recorded by the Pirate Party Berlin, no political statements or endorsements on behalf of the TU Munich or the GNUnet project or its sponsors are implied.
https://gnunet.org/sites/default/files/grothoff_slides_berlin.pdf
https://gnunet.org/sites/default/files/lynx_slides_youbroketheinternet.pdf
https://gnunet.org/sites/default/files/internetistschuld.webm