Revenons donc à l’article du gouvernement sur la désinformation : « Et si ceux qui dénoncent la manipulation étaient eux-mêmes en train de nous manipuler ? Oui, #OnTeManipule (…) quand on demande d’y croire, sans aucune preuve » s’égosille l’exécutif, réclamant de chacun « un sens critique », « du recul » par rapport aux informations qui circulent. Prenons justement un petit peu de recul car nous avons effectivement décelé plusieurs indices de manipulations politiques ces dernières années. En voici un florilège. [...] La suppression, le remplacement, la conservation de la Hadopi [...] Le blocage administratif de sites [...] La loi Renseignement et son contrôle [...] État d’urgence : des chiffres puis des lettres [...] Le culte du chiffre et son abandon
Guillaume Erner reçoit Benoît Thieulin, président du Conseil National du Numérique et Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du net
Un nouveau contrat social a-t-il émergé en France, de façon informelle, et sans que personne ne l’ait signé ? Les changements technologiques sont-ils au cœur de cette possibilité ? Quelles sont les conséquences de cet état de fait s’il se révélait exact ?
Plus les gens peuvent s’autonomiser plus les politiques tentent d’enlever de l’autonomie aux gens, plus les gens contestent, plus les politiques restent sourds aux contestations et installent des régulations anti-contestataires. Il est possible d’envisager une société future où les individus la constituant seront tellement experts et capables de faire par eux-mêmes, les politiques tellement sûrs de leur capacité à contenir l’ensemble, que l’Etat ne sera plus qu’une somme de contraintes et de normes répressives se confrontant quotidiennement à sa population. Ni plus, ni moins.
Le nouveau contrat social connecté est déjà en place. Le cirque étrange qu’il engendre peut-il continuer encore longtemps ? Là est la question.
« On ouvre des portes sans savoir où elles peuvent mener, ni si les garanties que l’on met en place seront adaptées aux progrès technologiques. On fait cette erreur de croire que captant des millions d’informations, nous serons plus en sûreté »
Il y a quinze ans ou plus, on voyait dans la démocratisation d’Internet un vent nouveau pour le politique de manière générale. Que reste-t-il de ces espoirs ? Qu’est-ce qui a été profondément changé ? Comment les jeunes générations se sont-elles emparé de l’outil pour faire de la politique, renouveler les pratiques ou les champs de pensée, s’y sensibiliser, s’engager. Avec Philippe Aigrain, cofondateur de la Quadrature du Net et Benjamin Bayart, ancien président de FrenchData Network. Interroger Internet n’est pas interroger un monde nouveau et extérieur, sur lequel se brancherait notre monde ancien, mais une émanation de la société pour continuer de faire société en s’adaptant aux dimensions, aux vitesses et aux logiques du monde contemporain. En d’autres termes nous pouvons d’abord commencer par discuter d’internet comme étant du politique. Il s’agit aussi de se souvenir aujourd’hui de ce qu’Internet a suscité comme espoirs de changement et de voir ce que ces espoirs sont devenus, éventuellement comment ils se sont traduits dans les faits. Nous envisagerons aussi Internet, en tant que structure, sans centre, structure qui encouragerait l’émergence ou la sensibilisation à certains motifs ou thématiques politiques : transparence, égalité, démocratie.
Podcast : http://rf.proxycast.org/1032490746730520577/13954-27.05.2015-ITEMA_20759862-0.mp3
Il est encore temps de combattre ce projet de loi avant son examen par le Sénat et le Conseil Constitutionnel. Mais pour ce faire, il faudra sans doute faire un peu moins technique, et un peu plus politique.
J'ai suivi les 2ème Rencontres Parlementaires de la Cybersécurité via Twitter (hashtag #RPCyber). Initialement j'avais l'intention de commenter ou de re-tweeter les messages les plus pertinents ; finalement le volume m'a contraint à un billet de blog – format plus adapté à l'argumentation.
Aucun ministre spécifiquement chargé du Numérique dans le gouvernement Valls: le portefeuille revient à l'Economie et son ministre Arnaud Montebourg.
Si l'annonce est synonyme pour certains de la disparition pure et simple d'un cabinet chargé des questions relatives à tous les champs, et ils sont nombreux, touchant de près ou de loin au numérique, d'autres attendent la nomination prochaine, attendue incessamment, de nouveaux ministres délégués ou de secrétaires d'Etat.
Pour beaucoup, la reconduite de Fleur Pellerin semble d'ores et déjà compromise, la jeune femme étant régulièrement annoncée ailleurs, en particulier au commerce extérieur.
Qui va reprendre le flambeau? En attendant la nomination d'un(e) éventuel(le) secrétaire d'Etat ou ministre délégué(e) au Numérique, le journaliste Xavier de la Porte s'est mis, le temps d'une brillante chronique sur France Culture, dans la peau de l'heureux élu et a imaginé le programme qu'il proposerait alors.
Nous avons décidé de prolonger l'exercice en demandant à différentes personnalités de l'Internet français, politiques, entrepreneurs, mais aussi militants associatifs, de livrer leur programme et leurs idées si eux aussi, se voyaient propulsés à la tête du numérique. Nous avons proposé cela à plusieurs personnes, certaines ont décliné l'offre, d'autres n'étaient pas immédiatement disponibles...
Benjamin Bayart http://www.slate.fr/tribune/85725/benjamin-bayart-moi-ministre-du-numerique-tribune
Sandrine Bélier http://slate.fr/tribune/85727/sandrine-belier-moi-ministre-du-numerique
Lionel Maurel http://www.slate.fr/tribune/85731/lionel-maurel-calimaq-moi-ministre-du-numerique-tribune
Lionel Tardy http://www.slate.fr/tribune/85729/lionel-tardy-moi-ministre-du-numerique
Et là, je ne sais pas. J'y vais ? J'y vais pas ?
Laurent a encore trouvé des mots très justes. «La parole, la tradition orale, a longtemps suffit à notre évolution en tant que race. Quand elle est devenue insuffisante, nous avons inventé l’écriture. Quand l’écriture manuscrite a montré ses limites, nous avons inventé l’imprimerie. Et quand la masse des savoirs a dépassé la capacité des livres à les contenir et les transmettre, nous avons inventé l’hypertexte et le Web.» [...] «Là où nous apprenons à gérer la multitude, ils filtrent. Là où nous nous confrontons à l’autre, ils envoient leurs suivants. Là où nous subissons le difficile apprentissage de la contradiction, ils restent entre eux.» [...] « Internet est là. Il nous met, tous, en tant que société, en relation directe. Il ne manque que quelques outils, pas si difficiles que ça à imaginer, pour nous permettre de nous organiser sans représentants élus, sans intermédiaires. Tous les jours ou presque se crée un nouvel outil qui va dans ce sens. Quand Turblog met en ligne Raildar.fr pour nous informer des retards de trains sans l’aide de la SNCF, quand le débat politique se déplace sur fdn.fr ou ailleurs, quand les outis de pétitions en ligne pullulent, que les monnaies se séparent des autorités centrales, que les communautés apprennent à échanger biens et services sans recourir à des systèmes centralisés, que l’habitat s’échange en ligne, que le transport s’organise en covoiturage… Il ne nous manque plus qu’une ou deux étapes – pas très grandes – pour apprendre à nous passer, sinon totalement, au moins très largement d’une représentation nationale qui n’a plus de démocratique que le nom.»
« #Politique, citoyens connectés » se penche cette semaine sur les implications du concept de neutralité du net. Après la décision récente de la cours d'Appel de Columbia, qui a jugé la Commission fédérale des communications incompétente en la matière, le monde de l’Internet s’est ému de la remise en cause de la sacro-sainte neutralité du net. En réalité, cette décision illustre surtout la difficulté de trouver le bon régulateur. Car si la neutralité du net est incontestable en terme de droits de l’homme, se mise en œuvre technique est plus complexe. Et l’on peut s’interroger sur les intérêts de Google et Netflix, érigés en hérauts de la neutralité. Derrière les beaux discours sur la liberté d'expression, la neutralité du net ne cache-t-elle pas des intérêts financiers et une perte de contrôle au profit des firmes californiennes ?
Oui, le DPI, c’est politique. En le laissant s’installer, proliférer, les citoyens choisissent de vivre dans un monde où un agent des renseignement habite sous leurs lits. Il n’y a plus ni respect de la vie privée, ni contrôle des écoutes par des juges. Encore moins de droit à l’anonymat.
Si l’on peut comprendre que Mme Michu ne soit pas alertée sur ces problématiques, on comprend moins que les journalistes ne jouent pas leur rôle de contre pouvoir. Mais, il est vrai, il y a Nabila, les petites phrases des politiques, l’immigration, la France raciste, …
Mais… Oh, wait… Les journalistes sont parmi les premiers visés par ces technologies…
Fort heureusement, les volontaires se pressent pour les former à la cryptographie, leur assurant ainsi un faux sentiment de sécurité qui génèrera peut être plus d’ennuis que de choses positives.
Le DPI est également une question éminemment juridique. Si le législateur (coucou @jjurvoas) continue de plébisciter ces technologies comme il a plébiscité la vidéosurveillance, l’avenir est franchement sombre. S’il se saisit de ces problématiques, il deviendra peut être plus difficile de laisser le Far West des services de renseignement s’installer et perdurer.
Le DPI est une question éminemment culturelle et économique. Car demain, avec le DPI, ne passeront sur nos réseaux que les paquets « purs ». Chacun est libre de défendre son bout de gras, mais pas au prix de la neutralité du Net, là aussi, une histoire très politiques (au bon sens du terme).
Dans les locaux de la quadrature du net, Jean-Marc questionne Jérémie Zimmeman à propos de la dictature du copyright
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et plus encore
Débat intérressant
Documentez vous, comprenez, débattez, indignez vous et faites valoir vos droits. Refusez la société de surveillance et ne faites pas l’erreur de penser que tout ceci se cantonne à Internet. Tout ce qui touche à nos libertés numériques a, ou aura, un impact très perceptible un jour ou l’autre dans notre quotidien.
sources vidéos et audio : enjeux sur les libertés numériques et internet