« Bon ok, vous voulez parler de quoi ?, lance-t-il soudainement. Moi, en ce moment, je veux parler de la surveillance généralisée, du flicage, qui a naturellement un lien avec la question du logiciel libre. J’ai 45 minutes ».
Travailler, s’informer, jouer, vivre ses amitiés, se soigner, consommer ou se révolter... Quel contrôle avons-nous sur ces ordinateurs devenus omniprésents ? À qui facilitent-ils vraiment la vie ? L'apparente complexité technique cache des enjeux politiques. Lunar partage dans sa conférence vingt ans d’expérience technique et militante pour nous aider à y voir clair et à nous organiser. -- Conférence téléchargeable ici : https://framatube.org/media/conference-gesticulee-informatique-ou-libertes-lun
Une nouvelle loi sécuritaire, qui encadre le droit de manifester, est entrée en vigueur hier en Espagne hier. Elle prévoit notamment des amendes allant jusqu'à 600.000 euros pour certaines manifestations non autorisées. Ses détracteurs y voient une atteinte aux libertés les plus fondamentales.
EDRi a demandé à plusieurs auteurs et activistes de se livrer à un exercice de science-fiction juridique en répondant à la question : à quoi ressembleront les droits et libertés numériques en 2025 ?
Le PS quelques années avant. On est plus à une contradiction ni à un mensonge près
Il n’en reste pas moins que ce système de surveillance opérera dans la plus grande opacité. Les entreprises chargées de surveiller leurs utilisateurs se verront imposer le secret de la défense nationale. De
plus, leurs locaux pourront faire l’objet de visites de contrôle de la part d’agents de la CNCTR.
L’un des nœuds du problème dans ce débat est le statut des métadonnées. De nombreux experts, mais également les journalistes ayant étudié les documents fournis par Edward Snowden tels que Glenn Greenwald,
soulignent régulièrement le caractère intrusif de ces données et l’appétence toute particulière des services de renseignement pour ce type de surveillance. Celle-ci est en effet automatisée et son
exploitation demande beaucoup moins de moyens que l’interception de contenus qu’il faut ensuite analyser. Lors d’une audition, au mois de novembre dernier[1], par la Commission de réflexion sur le droit et
les libertés à l’âge du numérique de l’Assemblée nationale, le président de la CNCIS, Jean-Marie Delarue, avait lui-même fait part des dérives qu’il avait pu constater dans la collecte des métadonnées. « Je
suis personnellement persuadé que la saisie répétitive et portant sur des domaines étendus de métadonnées révèle autant en matière de contenant que la saisine de certains contenus », avait-il déclaré. « Elle
révèle d’autant plus que, bien entendu, ceux qui pensent être l’objet d’interceptions de sécurité sont en général discrets dans leurs propos. La saisine de contenant parle beaucoup plus que ce qu’ils peuvent
dire au téléphone. »
Jusqu’à présent, le gouvernement balaye de la main ces arguments et s’obstine à considérer les métadonnées uniquement comme des données techniques ne bénéficiant pas de la même protection. Ainsi, dans le
projet de loi renseignement, leur durée de conservation est portée à cinq ans, contre un mois pour les écoutes et un an pour les autres types de contenu. Dans un rapport relatif à l’activité de la délégation
parlementaire au renseignement, remis au mois de décembre 2014,[2] Jean-Jacques Urvoas avait indirectement répondu au président de la CNCIS. « Dans tous les cas, ces documents et informations ne portent que
sur les données techniques de connexion », écrivait-il. « À l’inverse de ce qui peut-être abondamment répété, le caractère intrusif s’avère donc limité puisqu’une facture détaillée révèle moins d’un individu
que le contenu de ses conversations », martelait Jean-Jacques Urvoas, renvoyant, en note de bas de page, à un article de Mediapart qui relayait les critiques de Jean-Marie Delarue.
Malgré les dénégations du gouvernement, et de réelles avancées potentielles en matière de contrôle, ce nouveau dispositif dessiné touche par touche au fil des lois n’est pas sans rappeler le "Patriot Act",
adopté en octobre 2001 aux États-Unis, comme le fait remarquer le Washington Post[3], et les dérives dénoncées par Edward Snowden. Les services français ne risquent-ils pas de se trouver en position de
mettre en place une surveillance de masse des internautes, avec la complicité forcée des acteurs du Net ? Le projet de loi a, en tout cas, d'ores et déjà suscité une vague de réactions en ce sens.
La CNIL notamment, dans un avis publié jeudi[4], s’inquiète de « mesures de surveillance beaucoup plus larges et intrusives » qu’actuellement. Concernant les nouveaux pouvoirs accordés aux services, la
commission affirme ne pas avoir « d’opposition de principe ». Elle se félicite même de la légalisation de certaines pratiques « qui, pour certaines, échappaient à tout contrôle » et qui désormais seront
soumises à un « contrôle administratif et juridictionnel ».
Mais c’est sur les dispositions visant Internet, et plus particulièrement la captation massive de données, que la CNIL tire la sonnette d’alarme. Les nouveaux pouvoirs accordés aux services auront des
« conséquences particulièrement graves sur la protection de la vie privée et des données personnelles », avertit-elle. « Il ne s’agit plus seulement d’accéder aux données utiles concernant une personne
identifiée, mais de permettre de collecter de manière indifférenciée un volume important de données qui peuvent être relatives à des personnes tout à fait étrangères à la mission de renseignement. »
Le gendarme des données personnelles demande à ce que le « périmètre » des données collectées soit « clarifié » et s’inquiète plus particulièrement des projets visant à collecter les informations directement
chez les opérateurs. « Les garanties prévues pour préserver les droits et libertés ne sont pas suffisantes pour justifier une telle ingérence », affirme la CNIL. Concernant les « IMSI catcher », la
commission souligne qu’un « tel dispositif permettra de collecter de manière systématique et automatique des données relatives à des personnes pouvant n’avoir aucun lien ou un lien purement géographique avec
l’individu effectivement surveillé ».
Enfin, la CNIL s’inquiète du sort réservé aux données collectées, et notamment de la manière dont seront conservés les fichiers ainsi créés. Elle propose même que la loi lui confie une mission de contrôle
des données stockées, « une garantie supplémentaire essentielle », estime-t-elle.
Le Conseil national du numérique (CNNum) a, lui, publié un communiqué[5] dans lequel il s’inquiète « d’une extension significative du périmètre de la surveillance », notamment à la « prévention des violences
collectives » ou encore à « la défense des intérêts de la politique étrangère », « deux champs dont les contours flous ne permettent pas de définir avec rigueur le champ d’intervention légal du
renseignement ». « De plus, le Conseil est préoccupé par l’introduction de nouvelles techniques de renseignement, dont certaines peuvent confiner à une forme de surveillance de masse. C’est le cas, par
exemple, du dispositif de traitement automatisé ». Plus globalement, « le Conseil s’inquiète de la tendance à l’accumulation de dispositions législatives visant à une surveillance accrue des citoyens sur
Internet ».
Interrogé par L’Express[6], le juge antiterroriste Trévidic a lui aussi fait part de ses craintes. « Ces pouvoirs exorbitants se feront sans contrôle judicaire », rappelle-t-il. « Ne mentons pas aux Français
en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judicaires, pourtant garants des libertés individuelles dans
notre pays. »
Il n’en demeure pas moins que cette nouvelle réforme de la surveillance risque de passer, comme les précédentes, à la quasi-unanimité. Seuls quelques points pourraient être amendés. Il s’agirait notamment,
selon nos informations, de la protection de certaines professions, un point sur lequel le gouvernement attend les propositions des parlementaires. La demande de la CNIL de pouvoir exercer un contrôle sur le
stockage des fichiers a, elle, de fortes chances de rester lettre morte. En dehors de ces quelques points, l’union nationale devrait encore primer.
« Nous voterons cette loi, pas de polémique », a déjà annoncé Nicolas Sarkozy le 17 mars sur TF1, à la condition que celle-ci ne soit « pas dénaturée dans le cadre du débat parlementaire ». Frédéric
Péchenard, directeur général de l’UMP et ancien patron de la police, a de son côté salué[7] un projet « équilibré et cohérent », un texte « très intéressant », même s’il « arrive un peu tard ».
Le député PS, Christian Paul, membre de la commission sur les libertés numériques, se dit « sur le principe, favorable à une loi sur le renseignement ». « Tout d’abord, on sait bien qu’aujourd’hui les
terroristes et le crime organisé utilisent les différents réseaux. Et quand une menace évolue, cela ne me choque pas que la loi évolue », explique-t-il. « Ensuite, et parallèlement, les services de
renseignement disposent de technologies aux capacités intrusives de plus en plus inquiétantes. Il faut donc qu’il y ait une loi pour encadrer ces pratiques et ne pas se retrouver dans une jungle des données
dans laquelle les services pourraient se servir. »
« Mais cette loi doit donc être une loi pour encadrer », prévient-il. « Si l’idée est de donner un cadre légal à certaines pratiques, il faudrait déjà s’interroger sur ce qui doit être légal ou non et ne pas
forcément tout autoriser. Et pour cela, il va falloir, durant les débats, entrer véritablement dans la pratique, dans "l’état de l’art" du renseignement. Il faudra également être vigilant à ne pas tomber
dans une surveillance généralisée de type NSA. La fameuse "boîte noire" évoquée par la presse par exemple pose question », poursuit-il. « Enfin, et c’est un point important de ce texte, il faudra être très
vigilant sur la nature des autorités de contrôle. Il faudra s’assurer qu’elles ne se résument pas à un simple système d’enregistrement », prévient Christian Paul.
En attendant l’adoption très probable de ce texte, le ministère de l’intérieur songe déjà aux prochaines mesures. Et la prochaine cible pourrait bien être le chiffrement, considéré par de nombreux
internautes comme un pilier de la vie privée sur les réseaux. Le projet de loi renseignement prévoit déjà que le délai de conservation des données chiffrées ne court qu’à partir du moment où elles ont été
déchiffrées. Ce qui permet en théorie de les conserver ad vitam, si les services techniques ne parviennent pas à briser le chiffrement. Mais le gouvernement envisage d’aller plus loin et réfléchit, selon nos
informations, à la possibilité d’exiger des acteurs d’Internet que soient remises aux autorités les « clefs » de chiffrement permettant de décrypter les informations protégées.
==================================================================
Loi et compilation de liens : https://shaarli.cafai.fr/?-1t_0Q
Cette loi ou projet de loi, bien partie pour passer sans aucun débat contradictoire dépasse l'entendement. Elle baffoue purement et simplement une multitude de libertés civiles.
Avis de la CNIL: https://cdn.nextinpact.com/medias/avant-projet-de-loi-sur-le-renseignement.pdf
CNN:
http://www.cnnumerique.fr/renseignement/
Revue de Presse:
http://www.nextinpact.com/news/93509-projet-loi-sur-renseignement-tous-points-noirs-denonces-par-cnil.htm
http://www.lesinrocks.com/2015/03/19/actualite/le-projet-de-loi-renseignement-de-manuel-valls-en-5-questions-11612463/
http://www.telerama.fr/medias/les-francais-doivent-se-battre-contre-le-projet-d-une-enieme-loi-contre-le-terrorisme-giorgio-agamben,121729.php
http://www.telerama.fr/medias/renseignement-une-loi-pour-punir-le-pre-terrorisme,124333.php
http://www.telerama.fr/medias/premiers-coups-de-frein-contre-le-projet-de-loi-renseignement,124354.php
http://reflets.info/pjlrenseignement-deja-vu-lecons-de-lhistoire-et-aruspicine/
http://reflets.info/putain-de-dns-menteurs/
http://reflets.info/censure-administrative-du-net-pour-parfaire-le-decor/
http://reflets.info/deuxieme-mutation-de-la-democratie-en-vue/
http://standblog.org/blog/post/2015/03/19/Projet-de-loi-Renseignement
http://reflets.info/censure-et-surveillance-administrative-lessence-de-la-tyrannie/
http://korben.info/il-y-aura-bien-un-patriot-act-a-la-francaise.html
http://reflets.info/une-boite-noire-pour-nous-surveiller-tous-mais-une-boite-noire-de-gauche/
http://reflets.info/la-boite-noire-gouvernementale-chez-les-fai/
http://www.nextinpact.com/news/93484-surveillance-et-boite-noire-au-menu-loi-sur-renseignement.html
http://www.numerama.com/magazine/32536-la-detection-par-algorithmes-des-menaces-terroristes-dans-la-loi-renseignement.html
http://www.nextinpact.com/news/93476-comment-france-veut-decupler-pouvoirs-renseignement.htm
http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2015/03/18/cest-sans-danger/
http://signal.eu.org/blog/2015/03/17/pourquoi-la-loi-renseignement-va-etre-votee/
http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0204237587960-anti-terrorisme-valls-defend-le-projet-de-loi-renseignement-1103555.php
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/03/19/le-conseil-national-du-numerique-critique-plusieurs-points-du-projet-de-loi-sur-le-renseignement_4597153_4408996.html
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/guerric-poncet/renseignement-le-gouvernement-veut-donner-carte-banche-aux-espions-19-03-2015-1914132_506.php
http://www.leparisien.fr/high-tech/les-experts-critiquent-le-blocage-des-sites-jihadistes-18-03-2015-4614625.php
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/18/01007-20150318ARTFIG00048-le-gouvernement-veut-installer-une-boite-noire-chez-les-operateurs-telecoms.php
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/17/01007-20150317ARTFIG00008-terrorisme-de-nouvelles-obligations-de-surveillance-pour-les-geants-du-net.php
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/03/19/97002-20150319FILWWW00053-la-cnil-critique-le-projet-de-loi-renseignement.php
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/03/18/les-critiques-de-la-cnil-contre-le-projet-de-loi-sur-le-renseignement_4595839_4408996.html
http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0204235783787-les-reserves-de-la-cnil-sur-le-projet-de-loi-renseignement-1103298.php
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/17/01007-20150317ARTFIG00319-loi-renseignement-un-projet-qui-divise.php
http://www.lesechos.fr/journal20150318/lec1_france/0204231811597-la-mise-sous-surveillance-du-net-suscite-des-remous-1102999.php
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/03/16/01016-20150316ARTFIG00396-ecoutes-balises-micros-ce-que-la-nouvelle-loi-sur-le-renseignement-va-autoriser.php
Reserves d'un juge antiterrotiste:
http://www.lexpress.fr/actualite/projet-de-loi-sur-le-renseignement-les-reserves-du-juge-antiterroriste-marc-trevidic_1662838.html
Démocratie, Etat de droit:
http://blogs.lexpress.fr/passe-droits/democratie-loi-renseignement/
Radio:
http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-le-projet-de-loi-sur-le-renseignement-big-brother-nous-regardera-t-il
Aller plus loin:
Deleuze et Michel Foucault:
https://infokiosques.net/imprimersans2.php3?id_article=214
Foucault:
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/AGAMBEN/49997
Lettre ouverte:
http://blog.keltia.net/2015/03/17/lettre-ouverte-a-nos-gouvernants/
Conséquences, implications: http://reflets.info/category/sagas/deep-packet-inspection/
=========
EDIT 20.03.2015:
http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2015/03/16/cinq-sites-web-projihad-bloques-de-l-interieur_1222042
http://www.mediapart.fr/journal/france/190315/loi-renseignement-la-france-veut-rattraper-son-retard-sur-la-nsa
http://www.avocatparis.org/actualites-2015/2991-projet-de-loi-sur-le-renseignement-opacite-et-danger-pour-les-libertes.html
https://www.amnesty.org/en/press-releases/2015/03/france-new-intelligence-bill-would-pave-the-way-for-extremely-intrusive-surveillance/
http://www.numerama.com/magazine/31893-eelv-et-nouvelle-donne-opposes-a-une-nouvelle-loi-anti-terrorisme.html
http://www.zdnet.fr/actualites/loi-renseignement-extension-du-domaine-de-la-programmation-militaire-39816576.htm
http://www.silicon.fr/projet-loi-renseignement-dangereux-liberticide-stupide-111470.html
http://www.nextinpact.com/news/93516-loi-sur-renseignement-cnil-a-t-elle-ete-ecoutee.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/tech/20150319.OBS5029/la-loi-sur-le-renseignement-c-est-5-menaces-graves-pour-nos-libertes.html
http://www.liberation.fr/societe/2015/03/19/projet-de-loi-l-extension-du-domaine-du-renseignement_1224379
http://www.itele.fr/chroniques/grand-decryptage-olivier-galzi/renseignement-au-nom-de-la-securite-116347
http://reflets.info/parlons-un-peu-de-la-sous-democratie-francaise/
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/12/23/safari-et-la-nouvelle-chasse-aux-francais/
http://www.nextinpact.com/news/93526-boite-noire-et-loi-sur-renseignement-details-l-etude-d-impact.htm
http://www.numerama.com/magazine/32547-amnesty-international-denonce-le-projet-de-loi-renseignement.html
http://objectifnews.latribune.fr/entreprises/business/2015-03-19/le-projet-de-loi-sur-le-renseignement-fait-reagir-les-professionnels-a-toulouse.html
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/valls-defend-texte-renseignement-critique-defenseurs-des-libertes-publiques-852144
http://www.telerama.fr/medias/le-projet-de-loi-renseignement-defendu-par-son-geniteur,124370.php
http://www.laquadrature.net/fr/vague-dopposition-a-linfect-projet-de-loi-surveillance
http://www.dw.de/council-of-europe-rights-chief-worried-by-french-bill/a-18329073
http://signal.eu.org/blog/2015/03/17/pourquoi-la-loi-renseignement-va-etre-votee/
http://web-engage.augure.com/pub/link/392917/02424929027695461426850306775-amnesty.fr.html
http://www.avocatparis.org/actualites-2015/2991-projet-de-loi-sur-le-renseignement-opacite-et-danger-pour-les-libertes.html
http://www.pierrederuelle.com/declaration-des-droits-de-lhomme-et-du-citoyen-mise-a-jour-2015/
http://www.nextinpact.com/news/93532-loi-sur-renseignement-arcep-redoute-perturbation-reseaux.htm
http://www.lesaf.org/blog-libertes.html?fb_746248_anch=2235924
http://www.syntec-numerique.fr/actualite/projet-loi-renseignement-patriot-act-francais
http://framablog.org/2015/03/12/le-confort-ou-la-liberte/
Une Emission sur Itélé:
http://www.itele.fr/chroniques/grand-decryptage-olivier-galzi/renseignement-au-nom-de-la-securite-116347
Dispo sur le Media Kit de LQDN: https://mediakit.laquadrature.net/view.php?id=2251
Adrienne Charmet Alix sur Canal:
https://mediakit.laquadrature.net/view.php?id=2246
Point de vue d'un ancien commissaire:
http://moreas.blog.lemonde.fr/2015/03/20/un-avenir-prive-de-vie-privee/comment-page-1/
http://authueil.org/?2015/03/20/2290-le-fondement-de-la-confiance
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/loi-renseignement-est-revolution-juridique-22492
http://www.afdel.fr/actualites/categorie/actualite-afdel/article/projet-de-loi-renseignement-les-acteurs-du-numerique-s-inquietent-du-flou-qui-entoure-les-nouveaux-dispositifs-visant-une-systematisation-des-technologies-d-interception
http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article9545
http://www.amnesty.fr/CP-Projet-de-loi-Renseignement-14620
http://www.nextinpact.com/news/93529-le-renseignement-pratiquera-piratage-informatique-legal.html
http://www.cnnumerique.fr/renseignement/
Mediapart Live avec la députée Isabelle Attard et l’avocat Olivier Iteanu
Tristan Nitot, Jérémy Zimmerman, Korben TECHTOC.TV
Co-fondateur de l’association La Quadrature du Net, Philippe Aigrain redoute les conséquences du climat sécuritaire, renforcé par les attentats, sur la défense des droits et des libertés fondamentales. Il en analyse les risques et les enjeux.
Le 31/12/2029. Internet est toujours un réseau de cuivre et de cerveaux connectant l’ensemble des sources d’information. C’est une formidable machine à traiter l’information, vérifiée ou pas. Certes, on peut y commander toutes sortes de choses ou se renseigner sur les dangers du monoxyde de dihydrogène, mais il y est aussi possible d’échanger avec des personnes à Bamako, des robots sud-américains ou des amatrices de toutes formes de culture. C’est un outil permettant l’émancipation des peuples, c’est le système sanguin de nos sociétés permettant de délivrer l’information nécessaire à les oxygéner. Je me souviens d’une époque pas si lointaine où j’hébergeais des VPN [réseau privé virtuel qui permet de contourner la censure, ndlr] pour les activistes des pays émergents, d’heures passées à discuter avec des manifestants en Syrie lors du soulèvement de 2011, à échanger sur le fonctionnement d’Internet, dans une langue que je ne parlais que grâce à des outils imparfaits de traduction automatique. Je n’aurais jamais cru que les choses changeraient à ce point un jour. Je dois maintenant me connecter via un VPN stratosphérique porté par ballon au Sénégal pour accéder sans filtre à l’information dont j’ai envie. Grâce à ça, je discute avec des jeunes de Bombay qui créent une imprimante 3D pour construire et réhabiliter un quartier. Aucun d’entre eux n’a de diplôme, mais ils échangent avec des urbanistes de Sao Paulo et des sociologues marocains. Ici, en France, les instances dirigeantes et commerciales ont eu peur de laisser les citoyens en contrôle de l’information. Là-bas, les médias citoyens et les initiatives sociales se multiplient. Ici, tout est connecté, l’anonymat dans l’espace public n’est plus possible. Mes comptes et profils de réseaux sociaux, grâce à mon téléphone, me servent de carte d’électeur, d’identité, de moyen de paiement et de carte de transport, le tout sans contact. Là-bas, l’identité est mouvante et multiple. Ici, la géolocalisation et l’identité ont permis aux groupes extrémistes de remettre au goût du jour les chasses aux sorcières et les ratonnades. Là-bas, des paysans chiliens troquent avec des activistes nigérians qui développent de l’agriculture urbaine des semences libres de tout brevet.
L'Assemblée Nationale crée une commission temporaire "de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l'âge du numérique", qui devra rendre ses propositions d'ici 6 mois à 1 an, avec une composition mixte entre députés et personnalités extérieures. Bonne, ou inquiétante nouvelle ? [...] L'initiative risque en tout cas d'être mal reçue par le Conseil National du Numérique, dont les avis ont été diversement entendus par le Gouvernement. Si l'avis contre le filtrage administratif des sites de prostitution a été suivi d'effet, celui sur la fiscalité des géants du web a été froidement accueilli, tout comme celui sur la loi de programmation militaire qui a été proprement ignoré. En avril 2013, le CNNum avait pourtant pris une tournure politique assumée, avec l'entrée de 4 parlementaires en son sein, dont les députés Christian Paul (PS) et Laure de la Raudière (UMP). La logique voudrait, de part leurs compétences, qu'ils siègent également à la commission temporaire de l'Assemblée. Au risque, alors, de voir le CNNum se prononcer sur les textes élaborés à l'initiative de la commission... Un joli casse-tête politique en perspective.
Le grand projet de loi sur le numérique sera envoyé dans les prochains jours au Conseil National du Numérique, avant une présentation en conseil des ministres au mois de juin. Le texte sera composé en deux volets, l'un économique, l'autre sur les libertés. Mais les deux peuvent-ils vraiment être séparés ? [...] Plus que jamais avec Internet, le sociétal et l'économique ne peuvent être séparés. Ils sont liés et doivent être pesés l'un avec l'autre, pas l'un après l'autre, ou à côté de l'autre.
table ronde RMLL 2013
Le 28 février dernier, le Gouvernement organisait son premier séminaire intergouvernemental sur le numérique durant lequel il a présenté sa nouvelle feuille de route du numérique établie autour de trois axes forts : « une action résolue pour la jeunesse, une économie plus compétitive grâce au numérique, et des valeurs préservées et renforcées. »
En dehors de plusieurs propositions en faveur de l’éducation au numérique et de la promotion des métiers du numérique auprès des jeunes, le Gouvernement souhaite favoriser le développement des entreprises numériques au rang mondial, mais également aider les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les très petites entreprises (TPE) dans leur développement numérique. Le Gouvernement a également réitéré son objectif de couvrir intégralement la France en très haut débit d’ici 10 ans.
Internet, cette zone de non droit où prolifèrent des échanges incontrôlés, ce lieu sans foi ni loi qu’il faut surveiller de près partout dans le monde. Dans un long rapport (.pdf) http://www.unodc.org/documents/frontpage/Use_of_Internet_for_Terrorist_Purposes.pdf consacré à « l’utilisation d’Internet à des fins terroristes », l’agence de censure des réseaux de la république populaire de Chine l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) estime que l’Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui est bien trop ouvert et appelle à une collaboration poussée entre les Etats, les fournisseurs d’accès (FAI) et les lieux permettant un accès libre au réseau, afin de mieux surveiller les échanges et de faciliter la lutte contre le terrorisme. Et si les libertés individuelles prennent un coup au passage, tant pis pour elles.