Tout cela est très compliqué. Et se joue à des niveaux très différents. D’un côté, la Commission européenne est en train de revoir sa vieille directive sur la gestion des données personnelles. Elle date de 1995, depuis beaucoup de choses se sont passées, les entreprises de l’Internet collectent nos données personnelles, les utilisent, les revendent, il est temps de réguler tout ça. Mais voici que les archivistes français s’inquiètent de certaines solutions avancées, et notamment du droit à l’oubli. Ils ont lancé il y a trois mois une pétition qui a recueilli près de 40 000 signatures. Comment retracer des généalogies si les données sont, au bout de quelques années, anonymisées ? Comment faire de l’Histoire avec des documents sans nom ? Les technologies numériques créent donc une belle aporie : nécessité de se protéger contre l’exploitation de données personnelles d’un côté, nécessité de l’archive de l’autre. Nécessité de l’oubli d’un côté, nécessité de la mémoire de l’autre. Le travail mené par la commission permet-il de régler le problème ? La question n’est-elle pas, de toute façon, plus profonde ?
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Bruo-Ricard