Amaëlle Guiton, animatrice de la matinale du Mouv', est l'auteure d'un livre sur les hackers paru aux éditions du Diable Vauvert. De même que Jérémie Zimmermann, vient de faire paraître un livre écrit en collobaration avec Julian Assange, Menace sur nos libertés chez Robert Laffont.
Le débat ne s'est pas tant concentré sur la question du livre que celle de l'état d'esprit des hackers, et de leur place dans la société. Pour mettre en place le contexte, les deux intervenants ont fait un bref historique de la notion, remontant aux origines, dans les États-Unis des années 1950 et 1960.
De même qu'ils sont revenus sur le sens de termes et les réalités qu'ils recouvrent. Amaëlle Guiton estime qu'un « hacker est quelqu'un qui se réapproprie la technologie. » Zimmermann précise : « ce n'est pas quelqu'un qui casse. » Au contraire, « il cherche à comprendre la technologie pour ne pas se laisser enfermer dedans. » On est donc loin du méchant pirate tel qu'il est dépeint dans les discours politiques et les médias.
En revanche, concernant le rôle politique des hackers, nos deux auteurs ne partagent pas tout à fait le même point de vue. Alors qu'Amaëlle Guiton pense qu'ils « ne peuvent faire l'économie d'une action politique », Julien Zimmermann est quant à lui beaucoup plus réservé sur la question. Il a rappelé qu'une « vaste majorité des hackers ne sont pas politisés. » Dans sa nature même, le pirate serait fondamentalement apolitique.