"Non, l’informatique ne guérit pas des écrouelles, comme on veut nous le faire croire, non plus qu’elle ne fait revenir l’être aimé. Non, le code n’est pas le nouvel alphabet ni même la nouvel lingua franca ou le nouvel esperanto comme ses adorateurs ou ceux qui les écoutent, béats, veulent nous le faire croire. L’informatique est certes un domaine scientifique important, au cœur même des problématiques nouvelles du numérique, mais est-ce la seule discipline dans ce cas ? Bien sûr que non ! Nombreuses, très nombreuses sont ainsi les disciplines nées ou qui se sont considérablement développées ces dernières années ou qui sont contemporaines du numérique ou qui y sont incluses qui n’ont pas encore leur place dans les enseignements fondamentaux ou dans le socle commun de compétences et de connaissances."
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L’essentiel et l’accessoire
Car il s’agit bien de cela. Que veut-on exactement ? S’agit-il de former des citoyens éclairés à même de comprendre la société dans laquelle ils vivent, d’appréhender tous les enjeux du numérique dont l’essentiel, celui de pouvoir enfin, exercer un droit fondamental, celui de s’exprimer en ligne avec pertinence et expertise, en en maîtrisant tous les tenants, du fond à la forme, c’est à dire y compris la possibilité de comprendre et d’écrire du code ? Ou s’agit-il, a contrario et comme le souhaitent les néo-obscurantistes, d’apprendre l’informatique et le code pour faire de futurs petits développeurs bien dociles et incapables d’une vision globale et d’une culture numérique transversale ?
On voit là toute la différence entre l’essentiel et l’accessoire, entre le principal et le superfétatoire…
Entre les bœufs et la charrue.