Google est-elle en passe de dominer le monde ? Le géant de l’Internet multiplie les rachats de société dont certaines ne concernent plus seulement le numérique, mais la médecine, la robotique… Et semble en parallèle se jouer des lois, en étant sous le coup d’un énorme redressement fiscal en France.
Google est devenue ce lundi la deuxième capitalisation mondiale derrière Apple. De simple moteur de recherche sur internet lancé en 1998 par Larry Page et Sergueï Brin, le groupe n’a cessé, à coups d’acquisitions (143 à ce jour, selon Wikipédia) de se diversifier et d’explorer de nouvelles voies. Sans véritable logique apparente autre que la croissance.
Sans logique, vraiment ? Dans le « Journal du Dimanche », l’expert en technologies du futur Laurent Alexandre pense avoir mis à jour la stratégie secrète de Google. Pour lui : « Google est certainement l’une des entreprises les plus fascinantes de ce début de siècle. L'objectif des dirigeants de Google est de transformer leur moteur de recherche en intelligence artificielle. Progressivement ils s'en rapprochent. En fait, personne ne l'a vu venir, ni les utilisateurs quotidiens du moteur de recherche, ni ses concurrents. Il a fallu du temps pour que la stratégie des dirigeants de Google soit comprise. Je suis bluffé par la vitesse à laquelle cette société contrôle les industries clés du XXIe siècle. »
Le fait est que si l’on regarde de près les dernières acquisitions de Google, elles ne semblent plus concerner le moteur de recherche, mais plutôt l’Intelligence Artificielle, la domotique, ou le transhumanisme… le géant est devenu une pieuvre avaleuse de données qui en a profité pour s’essayer dans des domaines divers. La téléphonie mobile bien sûr, avec Android, mais aussi les réseaux télécoms, les objets intelligents (Google Glass, montre), la voiture sans conducteur, etc.
En mai 2013 déjà, Google annonçait la création, en collaboration avec la Nasa, du Quantum Artificial Intelligence Lab. L'Association des universités en recherche spatiale a invité des chercheurs du monde entier à travailler sur le système D-Wave, un ordinateur quantique. Google a également recruté comme director of engineering Ray Kurzweil, l’un des fondateurs de l’université de la « singularité ». Ce concept désigne le moment où les ordinateurs deviendront plus intelligents que les humains, ce qui devrait arriver, selon Kurzweil... vers 2045. En attendant, cet informaticien veut créer un moteur de recherche si puissant qu’il pourrait devenir un « ami cybernétique ».
La singularité et le transhumanisme sont deux notions philosophiques, très populaires chez les auteurs de science-fiction, prônent le dépassement de l'homme par la machine. D'après elles, le corps humain se doit d'être un terrain d'expérimentation technologique pour lui éviter notamment le vieillissement et lui permettre d'acquérir des facultés impossibles par la simple évolution biologique. « Terminator » et « Blade Runner » ne seraient-ils plus très loin ?
Reste que le principal problème posé par Google aujourd’hui, loin de toute science-fiction, concerne la protection de notre vie privée sur Internet. Sur ce sujet épineux, un contentieux oppose Google à la Cnil depuis plus de deux ans. Pour n'avoir pas rendu conforme au droit français sa politique de confidentialité des données sur l'Internet, Google a dû présenter pendant 48 heures, sur la page d'accueil du moteur de recherches un communiqué » indiquant que « la formation restreinte de la Cnil a condamné la société Google à 150.000 euros d'amende pour manquements à la loi informatique et libertés ». Google qui a aussi des problèmes avec le Fisc français à qui elle devrait… quelque 1 milliard d’euros !
Enfin, Google menace-t-elle l’emploi en France ? C’est la thèse de l’économiste Pascal Perri. Dans une étude menée par son cabinet PNC, il chiffre la casse sociale provoquée par la multinationale entre 4.000 et 12.000 emplois à l’horizon 2017. « Si nous ne voulons pas devenir demain une nation de caristes et de manutentionnaires pour les géants du Net, il est urgent de réagir », assure Pascal Perri, qui a remis les résultats de son enquête aux ministres Arnaud Montebourg, Fleur Pellerin et Benoît Hamon.
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